Les chats sont confrontés à de nombreux vers qu’ils peuvent rencontrer dans l’environnement ou dans leur alimentation : le tube digestif du chat est le lieu de prolifération préférentiel des vers mais certains peuvent aussi se développer dans les poumons, le cœur ou encore dans les yeux. On distingue les vers plats des vers ronds : ils peuvent impacter la santé du chat mais peuvent également être transmis à l’Homme et en particulier aux enfants avec des conséquences gravissimes.
C’est pourquoi, il convient de savoir comment détecter les vers chez son chat, comme nous vous l’expliquerons dans cet article. Nous verrons aussi comment éradiquer ces vers et comment prévenir leur réapparition.
Comment savoir si mon chat a des vers ?
Lorsque votre chat est parasité par des vers, il peut présenter des problèmes digestifs : vomissements, diarrhées. Il est même possible que vous observiez des vers ou petits grains de riz au niveau de l’arrière-train, en cas d’infestation massive. Dans le cas où il s’agit de vers respiratoires, vous pourrez constater de la toux. On peut également noter une perte de poids : votre chat mange normalement et pourtant il perd de l’état rapidement ! Ces signes doivent vous alerter et vous conduire à consulter un vétérinaire.
En cas de doutes, vous pouvez prélever quelques selles de votre animal avec des gants que vous pourrez apporter au vétérinaire, afin qu’il puisse faire une analyse de l’échantillon.
Parfois il n’y aucun signe net d’infestation et pourtant les vers sont présents. Ils représentent un risque pour l’animal comme pour l’Homme. Il est ainsi primordial d’avoir recours à la vermifugation.
Les vers ronds
Les ascaris
Les ascaris sont des vers ronds qui affectent le tube digestif du chat : ils se nourrissent des nutriments présents dans les intestins et peuvent occasionner des irritations, voire des perforations du tube digestif en cas d’infestation massive. On les retrouve généralement chez les jeunes animaux, pour lesquels on observe parfois des retards de croissance.
On parle surtout de Toxocara catis : chez le chaton, la contamination peut se faire via le lait maternel lorsque la mère n’a pas été correctement déparasitée. L’adulte peut être contaminé via l’ingestion de selles contenant des œufs larvés ou via l’ingestion de rongeurs eux-mêmes parasités.
De par leur pouvoir pathogène, évoqué précédemment, on peut observer des vomissements, des diarrhées, voire de la toux lorsque les vers migrent dans la trachée. Ces parasites intestinaux sont transmissibles à l’Homme.
Les ankylostomes
Les ankylostomes sont des vers ronds du tube digestif. Ils sont généralement à l’origine de diarrhées parfois noirâtres. Des anémies sont possibles, car ces parasites s’accrochent à la paroi de l’intestin et se nourrissent du sang. Plusieurs voies de contamination sont possibles : via les selles infestées de larves, en ingérant des rongeurs parasités ou par voie percutanée, c’est-à-dire que les larves peuvent passer à travers la peau des coussinets des chats.
En traversant les couches de la peau, les larves peuvent occasionner des démangeaisons. Elles remontent jusque dans les poumons par l’intermédiaire des vaisseaux sanguins, puis dans la trachée ce qui peut engendrer de la toux. Le chat déglutit et c’est ainsi que les ankylostomes arrivent dans le tube digestif. En cas d’infestation massive, la mort est possible.
Les vers respiratoires
Aelurostrongylus abstrusus est un petit vers que le chat peut ingérer par l’intermédiaire d’un petit mammifère contaminé. Les larves s’établissent dans le tissu pulmonaire et deviennent adultes. Une fois adultes, il y a production d’œufs qui remontent dans la gorge du chat et sont alors à l’origine de toux ou difficultés respiratoires. Le chat déglutit et c’est ainsi que ces parasites transitent dans le tube digestif pour finir dans les selles.
Capillaria aerophila est un parasite des voies respiratoires hautes : il affecte les sinus, la trachée et les bronches et est à l’origine de toux et reniflements. Le cycle de ce vers est proche d’ Aelurostrongylus : on peut, par conséquent, diagnostiquer une infestation par examen des selles.
Le « ver du cœur »
La dirofilariose cardio-pulmonaire ou maladie des vers du cœur est due à la présence de Dirofilaria immitis dans les vaisseaux sanguins et le cœur droit. Elle est possible chez le chat et plus rarement chez l’Homme.
La dirofilariose se concentre en particulier dans les zones où les moustiques sont présents, vecteurs de la maladie. Après la piqûre, les larves migrent dans les muscles puis dans la circulation sanguine. C’est de cette façon qu’elles rejoignent le système cardio-vasculaire.
Souvent les symptômes sont inapparents du fait d’infestation de faible intensité. Toutefois, dans les cas extrêmes, on peut avoir de la toux, une respiration forcée/ anormale, du sang qui remonte dans la trachée voire une mort subite.
Le ver de l’œil
Thelazia callipaeda est un petit vers rond qui s’établit dans la conjonctive de l’œil du chat. Il peut y rester plus d’une année et se transmet par les mouches drosophiles. Ce parasite engendre des irritations au niveau de l’œil, on peut ainsi observer des ulcères cornéens, des écoulements purulents, un œil douloureux et des clignements fréquents.
Parfois, le ver est découvert de manière fortuite. Toutefois, il ne faut pas négliger sa capacité de transmission à l’homme : la prévention reste la clé pour éviter les déconvenues !
Les vers plats
Les ténias
Les ténias sont des vers plats du chat. L’infestation des carnivores se fait par ingestion de puces vivantes abritant des œufs de Dipylidium caninum.
Les signes caractéristiques d’une infestation par le ténia sont les démangeaisons anales, mais aussi des troubles digestifs et des signes nerveux. Le chat excrète les œufs dans ses fèces, on retrouve comme des grains de riz.
Echinococcus multilocularis est un autre parasite associé aux ténias : peu de symptômes sont visibles chez le chat, toutefois la transmission de ces parasites internes peut avoir des conséquences gravissimes sur l’Homme. L’échinococcose se transmet, par exemple, lors de l’ingestion de rongeurs parasités. Les larves deviennent adultes dans l’intestin du chat. Ensuite, les propriétaires peuvent être contaminés suite à des simples léchages et développer des kystes voire des tumeurs !
Comment éradiquer les vers chez le chat ?
Si votre chat est infesté, la première étape est de connaître l’identité du parasite en cause par un examen de selles ou un test immunologique, chez votre vétérinaire. À partir des résultats et de l’état général de votre animal, un traitement spécifique vous sera délivré : un anthelminthique ou vermifuge est un médicament qui permettra d’éradiquer les vers.
Si vous avez plusieurs animaux de compagnie, chats ou chiens, il peut être judicieux d’en parler à votre vétérinaire, car ils pourraient aussi être contaminés.
Comment prévenir la réapparition des vers chez votre chat ?
Comme vous l’avez compris, l’aspect et les conséquences que les vers peuvent avoir sont des arguments qui vous pousseront à tout mettre en œuvre pour éviter la réapparition des vers chez votre chat. On mettra ainsi en place des « vermifugations de routine » dès leur plus jeune âge.
La vermifugation du chat n’a pas une durée d’action longue, elle permet simplement de tuer les vers, si votre chat en est atteint, au moment où vous lui administrez le vermifuge. Faite régulièrement, la vermifugation évite l’apparition des désagréments associés à une infestation (diarrhées, contamination à d’autres animaux, propagation à d’autres organes, …).
Il existe différentes formes de vermifuges pour chat : comprimés, sirop contre les vers, pipettes, … Vous pouvez, par exemple, utiliser les comprimés contre les vers VETOCANIS : ces comprimés sécables sont formulés à base de plantes et favorisent l’expulsion des vers intestinaux. Ce vermifuge naturel est adapté aux chatons de moins de 6 mois et peut également être utilisé chez l’adulte.
La fréquence de vermifugation est à adapter en fonction du mode de vie du chat :
- vous pourrez ainsi vermifuger 2 fois par an un chat d’intérieur
- tandis que vous pourrez répéter la cure 4 à 6 fois si votre chat vit en communauté et sort souvent
Attention ! Il est déconseillé d’utiliser toujours le même vermifuge : cet usage rend les vers de plus en plus résistants jusqu’à rendre le vermifuge inefficace. Votre vétérinaire vous conseillera probablement d’alterner les cures entre deux voire trois sortes de vermifuges.
Pensez à synchroniser votre rythme de vermifugation à la visite annuelle chez le vétérinaire. En effet, il est conseillé de vermifuger son chat 15 jours avant la vaccination afin de le débarrasser des parasites qui pourraient affaiblir son système immunitaire et compromettre la production de nouveaux anticorps. Par ailleurs, il faut déparasiter tous les animaux du foyer en même temps pour éviter une nouvelle contamination entre eux.
La lutte contre les vers passe aussi par une protection contre les puces avec un anti-puces pour chat qui sont vectrices de vers (ex : Dipylidium caninum) et par une bonne hygiène dans votre maison ou appartement.
En conclusion, votre chat peut être infesté par une panoplie de vers transmissibles à l’Homme. Pour lutter contre ces parasites, vous devrez vermifuger vos animaux régulièrement dans l’année en utilisant, pourquoi pas, notre vermifuge naturel en fonction de leurs modes de vie et de leurs vaccinations. Si votre chat a des troubles digestifs, perd du poids voire si vous observez des vers directement dans ses selles, consultez un vétérinaire.
BONNET Solène - ProVéto Junior Conseil